jeudi 7 janvier 2010

Etre à l'écoute

Écouter est peut-être le plus beau cadeau que nous puissions
faire à quelqu'un... C'est lui dire, non pas avec des mots, mais
avec ses yeux, son visage, son sourire et tout son corps:
tu es important pour moi, tu es intéressant, je suis heureux que
tu sois là... Pas étonnant si la meilleure façon pour une personne
de se révéler à elle-même, c'est d'être écoutée par une autre!

Écouter, c'est commencer par se taire... Avez-vous remarqué
comment les "dialogues" sont remplis d'expression du genre:
"C'est comme moi quand..." ou bien "Ça me rappelle ce qui
m'est arrivé..." Bien souvent, ce que l'autre dit n'est qu'une
occasion de parler de soi. Écouter, c'est commencer par arrêter
son petit cinéma intérieur, son monologue portatif (...).

Écouter, c'est vraiment laisser tomber tout ce qui nous occupe
pour donner tout son temps à l'autre. C'est comme une promenade
avec un ami: marcher à son pas, proche mais sans gêner, se laisser
conduire par lui, s'arrêter avec lui, repartir avec lui, pour rien, pour lui.

Écouter, ce n'est pas de chercher à répondre à l'autre, sachant
qu'il a en lui-même les réponses à ses propres questions. C'est
refuser de penser à la place de l'autre, de lui donner des conseils
et même de vouloir le comprendre.

Écouter, c'est accueillir l'autre avec reconnaissance tel qu'il se
définit lui-même, sans se substituer à lui pour dire ce qu'il doit être.
C'est être ouvert à toutes les idées, à tous les sujets, à toutes les
expériences, à toutes les solutions, sans interpréter, sans juger,
laissant à l'autre le temps et l'espace de trouver la voie qui est la sienne.

Écouter, ce n'est pas vouloir que quelqu'un soit comme ceci ou comme
cela, c'est apprendre à découvrir ses qualités qui sont en lui spécifiques.
Être attentif à quelqu'un qui souffre, ce n'est pas de donner une solution
ou une explication à sa souffrance, c'est lui permettre de la dire et
de trouver lui-même son propre chemin pour s'en libérer.

Écouter, c'est donner à l'autre ce que l'on ne nous a peut-être
jamais donné: de l'attention, du temps, une présence affectueuse.

Auteur: André Gromolard


2 commentaires:

  1. Est-ce que donner du temps et écouter suffit quand l'autre ne parvient pas à trouver en lui ses réponses ? Et quand on voit qu'il souffre, doit-on rester passif ? Je crois plutôt que c'est au travers des échanges et dans le respect commun que l'on peut donner à l'autre.

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  2. Dans mon métier E En RASED, J'ai appris l'écoute, je l'apprends encore d'ailleurs. Difficile de ne pas apporter les réponses, de pas faire la démarche à la place, Mais ce n'est pas non plus être passif: c'est trouver l'équilibre entre les questions, l'accompagnement: c'est de la maïeutique... Et j'apprends alors autant que les enfants.

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